N°132

La revue des revues

Les Cahiers de la LCD Lutte Contre les Discriminations

N° 9 – 2019

Les paradoxes
de la lutte contre
les discriminations

La lutte contre les discriminations entre sans doute dans une phase de turbulences. Cette phase est traversée par des tensions et des paradoxes dans les débats à propos des LCD et à des niveaux divers. Au niveau des demandes de reconnaissance individuelles et/ou universelles par exemple ; au niveau de leurs traductions sur le plan juridique (la question des « critères » : recouvrent-ils l’ensemble des situations ? Y en a-t-il trop ou pas assez ? Traduisent-ils toutes les demandes concrètes ?… Mais également la question du recours à la justice :
« l’hypo-efficacité du droit en la matière » !) ; au niveau des récupérations de ces tensions par ceux-là mêmes qui combattent la Lutte contre les discriminations ; et, enfin, au niveau politique qui témoigne de certaines « crispations » à ce sujet (hors bonnes volontés d’acteurs institutionnels et « cas médiatisés »).
Dans ce numéro on trouvera des contributions qui déconstruisent certaines dimensions de ces tensions. Sur le plan des politiques publiques, notamment territorialisées, quels liens entre la problématique de l’exclusion et celle des discriminations ? Peuvent-elles être traitées de la même manière ? Ressortent-elles de la même territorialisation ? (M. Doytcheva).
Sur le plan des « espaces » ambigus du web (harcèlements, résistances et ressources), comment se positionnent les institutions ? (S. Couchot-Schiex, B. Moignard et G. Richard). A l’égard des jeunes « minoritaires », n’y aurait-il pas un « traitement différentiel des corps dans la justice des mineurs française » ? (A. Vuattoux). Enfin, entre les politiques mémorielles et celles anti-discriminations, quels liens ?
Les politiques mémorielles échappent-elles aux traitements discriminants ? (Y. Lopez). Cette livraison présente des « Varia » à partir desquels de nouvelles interrogations sur la Lutte contre les discriminations sont posées. Une manière de poser que ces luttes sont loin d’aboutir, malgré toutes les avancées au niveau du droit, des prises en compte politique ou médiatique, etc. mais sont au cœur des bouleversements socio-techno-culturels que connaissent nos sociétés actuelles.


Les Lettres de la SPF Société de Psychanalyse Freudienne

N° 40 – 2018

Le radical

Au-delà de la radicalisation, qui a mobilisé et mobilise toujours tant de discours aussi bien dits publics (notamment politico-idéologiques et médiatiques) que d’« experts », « qu’est-ce donc que le radical » ? C’est la question qui fut posée lors de la journée d’études, organisée par les psychanalystes de la Société de Psychanalyse Freudienne, le 13 mai 2017 à Grenoble, et dont les actes ont été rassemblés dans ce volume de Les Lettres de la SFP. « Qu’est-ce donc que le radical, un radical ? Une racine, certes, mais d’abord un acte de parole, et de lecture. De quoi est-il fait ? » (Ph. Porret). De plusieurs ingrédients. On pourrait dire selon le « sociologie de la relation » d’Harmut Rosa, de tout ce qui fait « résonance », pour tel ou telle et de telle ou telle manière, avec le monde : l’affectif, le cognitif, l’intérêt, etc. Disons, dans une option clinique, de l’expérience : ce qui nous fait traverser le monde justement, nouant le psychique, le social et le culturel ; l’idiosyncrasique et l’historique, etc. Les résonances, ce ne sont pas seulement des échos (retours de sa propre voix) mais des réponses (du monde)... Peut-être que le « radicalisé » est celui qui s’est fourvoyé justement dans ses propres échos : « Quelque chose s’est refermé entre lui et lui-même, entre ce qu’il dit, ce qu’il vit, ce qu’il lit ».
Ces actes explorent la complexité psychique et sociale de ce refermement à partir d’expériences diverses (travail social, psychanalyse, philosophie, témoignages de vécus). Quels enjeux psycho-sociaux et historiques se cachent derrière ce qu’un appelle la radicalisation ? Quel rapport à l’inconscient et à la violence ? Et tous ces « masques » (M. J. Mondzain) qui se disent « urgence », « sécurité » qui aspirent à trouver une « solution finale » ou radicale à la dite radicalisation, sans se poser plus de questions sur ou « sans plus entendre » l’histoire qui embarque tout le monde dans ce gouffre… Le radical, la racine est, à bien entendre, un rhizome à questionner, au delà-même de toute urgence, pour comprendre en quoi les formes de tout fanatisme aujourd’hui sont liées aux formes de désenchantement du monde… Actes passionnants pour qui ne se contente pas de passages aux actes aveugles et radicaux.


Migrations Société

Vol. 31, n° 175, janviers-mars 2019

Soixante ans de « libre circulation » en Europe

Si, soixante ans après la signature du traité de Rome (1957), le résultat le plus positif de la construction européenne est la libre circulation de ses citoyens, celle-ci eut comme prémisses les « mesures visant à asseoir la liberté de circulation et d’installation des travailleurs européens » dans la CEE. Elles ont participé à « modeler l’Europe » (C. Wihtol De Wenden et J. Dravigny).
Les enjeux de cette histoire éclairent ce qui se passe actuellement en Europe : les attitudes différentes des États membres quant à la question des migrations (l’Allemagne, l’Italie, etc.), les modes d’installation des Européens de l’est dans la mobilité comme mode de vie, les avancées et les reculs politiques, et le rôle toujours du marché du travail dans ces dynamiques et des crises économiques et financières qui le ponctuent. Mais aussi le retour de bâton concernant les citoyens extra-communautaires… Soixante ans après, la question de la libre circulation en Europe est « un paradoxe difficile à résoudre », il juxtapose « la mobilité interne gérée par l’Union européenne, à la migration internationale, gérée par chaque État membre » (E. Ambrosetti).


REMI – Revue Européenne des Migrations Internationales

Vol. 34, N° 2 & 3

La santé mentale en migrations internationales

Le croisement santé mentale et migrations internationales permet de « rappeler la réalité et la complexité des conditions sociales des migrations », de disposer d’un indicateur de leur « accueil » et de « dénoncer des raccourcis porteurs de contre-vérités » et amalgames dangereux en usage dans certains discours politiques. C’est également s’intéresser aux migrants comme acteurs de la mondialisation, passeurs de normes et pratiques thérapeutiques, mais aussi articulateurs pourrait-on dire de disciplines diverses (anthropologie, médecine, sociologie, géographie, psychologie, démographie, etc.). Ce numéro reflète la complexité de cet objet croisé santé mentale-migration, révélatrice de la complexité de l’humain en tant que tel (psychique, social, culturel, historique, etc.) et met en perspective les questions liées à cet objet : la « transition épidémiologique en cours » et les projections démographiques liées aux déplacements et aux migrations environnementales.


les Cahiers de Rhizome

N° 71, Avril 2019

Habiter Co-habiter

Que signifie « habiter », « au-delà d’une conception technique, politique et organisationnelle » ? C’est un « rapport entre soi, autrui et son environnement – et, s’il existe, son logement » !... S’il existe ! Tout est là et ce tout concentre les enjeux : sociaux, identitaires, politiques, publics, psychiques… casse-tête des intervenants sociaux !... Habiter, c’est co-habiter, c’est-à-dire inscrire la dimension subjective de l’habiter dans un cadre social. C’est cette épreuve – c’en est une aujourd’hui faisant tension entre les singularités des expériences et les injonctions sociales – qui fait l’effort de ce numéro de tenir la corde entre « Habiter : la part de l’être », « La rue comme addiction » et le programme « Un chez-soi d’abord »… Habiter, ce n’est pas disposer d’une adresse, mais d’un mode d’existence singulier ou d’une manière d’être entre attachements et ruptures. C’est aussi une manière de donner sens au lieu : y intervient du coup la dimension culturelle, qui bouleverse le suspicieux « urbain » programmatique. Les Roms en squats ou bidonvilles l’illustrent, en négatif… Au fond, habiter, co-habiter, notamment dans le cadre des expériences de déplacement, nous interroge également « sur notre manière d’être hospitalier » (habiter, c’est co-habiter effectivement ou habiter-avec), notamment en ce qui concerne les « personnes en situation de fragilité » : faire lieu, c’est en l’occurrence, faire lien, partager un « pouvoir d’agir », rendre au moins potentiellement, possible d’habiter le monde.


SAKAMO

N° 27 - Été 2018

Vers la liberté

Reprise complémentée d’un dossier consacré au statut des personnes peuplant les Antilles françaises d’avant les abolitions et sur les migrations post-abolitions et leurs répercussions. « Vers la liberté », ce sont autant de situations qui ont généré déplacements, brassages et aspirations, une circulation en quête de liberté. Fidèle à son approche, SAKAMO déterre pour l’occasion des archives familiales illustratives remisées dans les greniers des habitants et les imageries des magazines de l’époque. Des « Défricheurs dans les îles » (vers 1640) aux complexités de la « transmission » de cette histoire-mémoire aujourd’hui, en passant par la « Plantation », Toussaint Louverture et les « Noirs américains de 1918 », c’est un florilège concentré de cette quête, toujours en cours, de la liberté.


L’insatiable

N°1, 2019

L’art, principe actif

Ce n°1 nous fait découvrir Aubervilliers en archipel. Aubervilliers, une ville en mouvement, une ville qui se frotte au monde, une ville-monde, voilà ce que le premier numéro de l’insatiable en version papier, nous donne à découvrir. Plus de 100 cultures sur 5,8Km2 ; à travers la multiplicité des lieux et des pratiques culturelles c’est le monde de demain qui se tisse aujourd’hui. Constat est ainsi fait, comme le disait remarquablement bien Edouard Glissant : « le métissage n’est pas un désir mais une réalité ». Chaque numéro de l’insatiable devrait être consacré à une ville ou un territoire (voir la présentation du projet dans notre rubrique culture)


Les cahiers du Développement Social Urbain

N° 68, 2018

Elle(s), les quartiers populaires au féminin

« Ce numéro vise à présenter la condition des « femmes des quartiers populaires », sous le double prisme de l’égalité femmes-hommes et des discriminations, en partant du postulat qu’il n’existe pas UNE femme-type mais DES femmes habitant des quartiers populaires ». En attestent les expériences et les témoignages des femmes auxquelles est donnée la parole dans ce numéro. Sans naïveté : vigilance est ici attirée sur la complexité de ces questions : c’est la société dans son ensemble (acteurs et responsables politiques, économiques, etc.) qui est concernée et non seulement l’échelle locale. De même qu’elle est attirée sur l’intersectionnalité : l’égalité des femmes et des hommes dépend de toutes les conditions (de classe, d’âge, de religion, etc.) de mise en inégalité des unes et des autres.


Hommes & migrations

N° 1325, avril-juin 2019

Paris – Londres
L’art de la contestation

Ce numéro complète le catalogue de l’exposition Paris-Londres. Music migrations (1962-1989). Il contextualise l’évolution des migrations post-coloniales à Paris et à Londres et s’intéresse aux émergences artistiques et militantes dans les quartiers où ont été relégués les immigrés de ces années. Notamment à ces formes artistiques qui « se démarquent d’un art du divertissement pour engager l’art dans le registre de la contestation. » Un hommage y est également rendu à Rachid Taha « la voix des « beurs » ».