Cahier original. Aussi, laissons la parole à l’auteur pour le présenter : « L’expression « cultures en marges » me plaît car, elle est un peu vague mais elle ouvre un imaginaire fort, elle suggère un sens commun qui rassemble des pratiques très variées. Confronter les notions « underground » et « business » comme deux mondes irréconciliables, diamétralement opposés. J’entends ici parler de collectifs qui cherchent – des expressions artistiques, des modes d’organisation, des manières de partage, une indépendance, une exigence, quelque chose du fond des tripes – qui replacent le politique et la question de la relation au cœur de leurs démarches d’artistes, portent des intentions et des enjeux collectifs, ne se contentent pas des fonctionnements conventionnels souvent établis dans une logique de profit, remettent en question les habitudes de la société de spectacle ».
Original également par le fait que l’auteur est ici presque en retrait, se contentant d’un minimum comme s’il se fondait lui-même dans les dizaines de collectifs qu’il a « enquêtés » (coopérative de diffusion, fabrique de films, atelier de sérigraphie, vidéoclub, salle de spectacle, collectif de designers, médiathèque sonore, etc.). Très instructif aussi bien sur les aventures de vie, les rencontres que les créations et les promesses qui grouillent dans l’« underground ».
Abdellatif Chaouite