N°128

le dossier à la recherche de l’étranger perdu

Sursaut citoyen, quand la France solidaire s’organise

À ceux et celles qui doutaient, voici une réponse : oui il y a en France des citoyens qui refusent les versions réductrices de l’accueil des migrants développées depuis ces dernières années sous la pression du discours haineux, et, a contrario, organisent la renaissance de la solidarité et s’organisent pour le faire savoir.
Voilà sans doute le fait nouveau.
Que des actions de soutien existent, personne n’en doutait ; mais il était aisé d’imaginer, dans l’environnement médiatique, qu’elles étaient, minoritaires, solitaires et dispersées aux quatre coins de l’hexagone (c’est dire).
Or, voilà que ces femmes et ces hommes d’utopie osent crier leurs gestes et le revendiquer comme un droit autant qu’un devoir. Sortant de l’ombre et de l’activité souterraine, ils-elles crient ENSEMBLE leur combat commun, le droit à la solidarité comme un droit inaliénable ressorti des vieilles périodes historiques de résistance, le droit issu du premier des actes qui fondent la société humaine : l’accueil de l’autre.
Leur cri veut ré-enfanter la République, qu’elle soit la 5e, la 6e, la 1ère ou simplement la prochaine. Il dit le lien qui traverse l’humanité dans ses différences et ses en-communs. Il proclame la fraternité retrouvée.
Sursaut citoyen, c’est le nom d’une base nationale de recensement de toutes les structures inscrites dans la solidarité et l’action avec les migrants :
https://sursaut-citoyen.org/
Cet outil formidable permet de se faire une idée de l’ampleur de la France solidaire, grâce à un site qui cartographie toutes les actions de solidarité organisées en France. Créé depuis les mobilisations en soutien à Pierre-Alain Mannoni et Cedric Herou, traduits en justice pour avoir aidé des migrants encore sans situation administrative officialisée, il est interactif et évolutif au gré des réalités des engagements collectifs recensés ici et là. Jusqu’à plus de 1000 initiatives...

2017
2017

1000 initiatives...

Elles sont multiples mais s’ancrent dans le refus d’accepter la pénalisation de la solidarité. On y retrouve notamment :
La préparation des initiatives de soutien aux personnes en procès : en particulier les appels pour Cedric Herrou et Pierre-Alain Mannoni les 26 et 19 juin à Aix en Provence.
La proposition de forums sociaux sur la migration cet été, afin de produire des propositions, « avec spécialistes et acteurs ».
Le projet d’un appel au prochain gouvernement pour la mise en place d’un « Grenelle de l’asile/la solidarité/ou-autre » pour la rentrée. Cet appel serait à faire cosigner par les associations, organisations politiques, personnalités en tout genre, etc. Le but sera d’aider le gouvernement démocratiquement élu (sic) à mettre en œuvre sa politique.
La popularisation de ces actions via l’organisation d’un festival de soutien aux demandeurs d’asile et promouvant la solidarité cet été ou à la rentrée.

… et des actions

La diffusion d’informations d’ordre administratif relatives à la connaissance des procédures d’accueil : informations sur l’ADA (Allocation pour Demandeurs d’Asile), les règles de fonctionnement des CADA (Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile), enquêtes telles que l’état des lieux des CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation),
La diffusion d’informations à caractère juridique en soutien à la solidarité : ordonnances-référés, textes d’analyse sur le droit (excellent texte de Slama - Paris 8), qui constituent une véritable veille juridique complémentaire à celle du GISTI sur ce champ très particulier,
La participation des personnes en procès à différentes manifestations et débats organisés partout en France par une multitude d’associations et de collectifs
La diffusion d’informations sur des initiatives (y compris européennes), des situations, des comptes-rendus d’audiences, des actions de collectifs de travailleurs sans papiers, les créations de sites consacrés à des témoignages ou des actions,
(www.1538mediterranee.com)

Sursaut citoyen, ça s’appelle.